
LES RENCONTRES DU PARI DE LACAN À TOULOUSE
mars 11 - 14 h 00 min - 18 h 00 min

L’ATELIER
Le fantasme: Usages et mésusages de l’écran
coordonné par Fabienne Guillen
14h
Si la pensée commune cantonne le fantasme à la dimension de l’imaginaire, c’est oublier que le premier grand virage de Freud, en 1887, a consisté à abandonner la théorie du traumatisme comme cause du symptôme, pour mettre en avant le fantasme.
Mais à quoi nous sert le fantasme qui se manifeste sous de multiples visages, des rêves éveillés aux fantasmes sexuels, de la petite histoire que le sujet se raconte pour s’endormir aux théories sexuelles infantiles ? Loin de se réduire à une image, le fantasme est plutôt une phrase qui encadre la réalité et le monde du sujet. En 1915, Freud affirme l’existence de fantasmes originaires qui soutiendraient la formation des rêves et des symptômes. Même si chez lui les fantasmes restent pluriels, il en dégage la grammaire dans ce fantasme paradigmatique « On bat un enfant » dont la formulation fondamentale ne peut jamais sortir du refoulement : « Je suis battu par le père ». Lacan fait un pas de plus en étudiant pendant toute une année de son séminaire (1966-1967) « la logique du fantasme » et nous en livre le mathème : $ ◊ a. Il dégage ainsi la structure du fantasme fondamental qui permet à chacun de soutenir son désir, tout en lui permettant de méconnaître sa division d’avec l’objet qui la cause.
Cet impossible connote bien le rôle d’écran que le fantasme assure pour occulter le réel, non pas le traumatisme contingent de telle ou telle scène de l’histoire du sujet, mais « le trou-matisme » de la rencontre d’un organisme vivant tombant dans le bain du langage qui l’accueille à sa naissance. En effet, le symbolique reste muet face à l’existence, le sexe, la mort et surtout la vie qui demeurent un pur non-sens. C’est ce qui fait dire à Lacan que le fantasme est la seule entrée du sujet dans le Réel, l’Autre absolu du sens. C’est pourquoi le sujet va devoir se construire un fantasme qui tente de faire pièce à ce trou dans l’étoffe de son monde. Sans doute, est-ce cela qui nous permet de saisir pourquoi Lacan nous dit qu’à contrario de toutes les psychothérapies, la psychanalyse est une pratique « traumatique ». À occuper la place du parent traumatique, l’analyste permet à son analysant de construire son fantasme fondamental en revenant aux sources de sa relation primordiale à l’Autre qu’il peut enfin destituer. Seule cette traversée du fantasme permet le réveil du sujet car il atteint enfin un bout de réel. Ne pourrait-on pas voir dans cette optique décidée de la psychanalyse de ne pas occulter le Réel, la raison de cette aversion grandissante que lui voue une société contemporaine qui cherche, de façon non moins décidée, à dénier cet aspect structural du traumatisme ? Mais alors, quelles incidences va avoir sur la subjectivité de notre époque cette inflation toujours grandissante et de plus en plus précoce de l’usage des écrans, de ces fantasmes « ready-made » qui risquent d’entraver la construction singulière du fantasme de chacun ?
LES COMMUNS
à l’usage des cartels
coordonné par Rémi Brassié, Dimitris Sakellariou et Helène Seguin
16h30
Cette séquence vise à être un espace partagé où chacun est appelé à apporter son écot. Le collectif «psychanalyse et politique» et l’ancienne «…mise en commun» ont décidé de s’articuler pour mettre en avant le travail des cartels. Les cartellisants sont donc invités à y transmettre leurs questions et élaborations. Chacun est ainsi encouragé à faire l’expérience de cette mise à ciel ouvert permanente, véritable cœur du travail de la psychanalyse hors la cure. Les communs se feront l’écho de cet incessant work in progress.
Samedi 14h – 18h à TOULOUSE
Salle du Sénéchal
17 rue de Rémusat
métro Capitol