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La promesse du symptôme

Auteur: LATEULE Marianne

La promesse du symptôme

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LA PROMESSE DU SYMPTÔME

Mon intervention aujourd’hui s’inscrit dans un travail collectif que nous menons à quelques uns depuis quatre ans à partir de la question du symptôme.

Au fil des séminaires, dans ce premier temps de retour à Freud, j’ai été frappée par le souci constant de Lacan : quelle direction donner à la cure, quelle position de l’analyste est requise pour viser une fin autre que l’identification à l’analyste ?

Au fond, qu’est-ce-que la fin d’une analyse ?

Je suivrai le fil du symptôme, d’abord comme formation de l’inconscient, signe d’un désir qui cherche à se dire, puis comme fonction de jouissance, un impossible à dire. Dans un deuxième temps, je tenterai d’éclairer la fin de la cure par la voie que Lacan a dégagé : le désir de l’analyste.

Je m’appuierai pour cela sur le Séminaire XI essentiellement.

Freud et Lacan articulent tous les deux le symptôme à la question du désir. Freud à partir de la composante sexuelle du symptôme, Lacan à partir de la structure signifiante du langage. Pour s’adresser à l’autre, il faut passer par les mots, mots qui sont impropres à dire le désir.

Le symptôme est également articulé à la jouissance. Freud à partir de la découverte de la pulsion de mort, repère très tôt la dimension pulsionnelle qui ne cesse de se répéter. Lacan va tenir compte, quant à lui, de la pulsion de mort, et tout son travail sur le langage en témoigne. Dans la cure, tout du symptôme ne passe pas à la symbolisation.

Ière partie : il y a le symptôme car il n’y a pas d’accès direct au désir

Le symptôme comme masque

Le séminaire V, « Les Formations de l’Inconscient » est réalisé en 1958 dans un contexte où les psychanalystes privilégient ce qu’on appelle les résistances du patient et laissent de côté le travail de déchiffrage des symptômes.

Ce séminaire est pour Lacan une façon de remettre les formations de l’inconscient sur le devant de la scène. Il nous rappelle la thèse freudienne du symptôme : que ce soit dans un contexte pathologique ou dans le cadre de la vie normale avec le rêve par exemple, ce que Freud appréhende, c’est toujours un désir.

En effet, dans le rêve, il s’agit même d’accomplissement de désir, d’une satisfaction, je cite Lacan: «…dans le symptôme lui-même, il y a bien quelque chose qui ressemble à cette satisfaction, mais c’est une satisfaction dont le caractère problématique est assez marqué, puisqu’aussi bien c’est une satisfaction à l’envers ». p. 320 (dans les rêves d’auto-punition par exemple)

Deux pages plus loin, Lacan poursuit : «Ce que j’appelle symptôme, c’est ce qui est analysable. Le symptôme se présente sous un masque, se présente sous une forme paradoxale.» p. 324

Pour illustrer cette dimension, le symptôme hystérique comme masque du désir inconscient, Lacan reprend l’exemple d’Elisabeth Von R. Cette patiente de Freud présente une douleur persistante à la jambe droite et une grande difficulté à marcher, dans un contexte où elle a dû rester au chevet de son père malade. Ces symptômes vont devenir plus invalidants après la mort de son père dont elle s’est beaucoup occupée. En effet, ses symptômes vont se précipiter autour d’un certain nombre d’éléments qui concernent les relations qu’elle entretient avec un ami d’enfance et ses deux beaux-frères. Cet ami d’enfance est son premier amour auquel elle a renoncé tandis que ses deux beaux-frères représentent pour elle, l’un l’image du bon époux, et l’autre non. Sur ces entrefaites, sa sœur, l’épouse du beau-frère (le bon époux) meurt en couches.

Lui vient alors cette pensée qu’il est libre pour elle et qu’il pourrait l’épouser.

C’est autour d’un désir réprimé (désir vers son père, vers son ami d’enfance, et vers son beau frère veuf ) que va se cristalliser le symptôme. Freud considère que l’apparition des symptômes hystériques survient au moment où la patiente prend en charge son parent proche, ici son père, très malade. Un attachement fait d’affection et de passion lie les deux protagonistes de la situation, le père et sa fille.

Lacan, à cet endroit, dégage la fonction de la demande : la patiente se trouve là dans une position de soumission, d’abnégation par rapport à la demande de l’Autre, de son père… Elle est aux prises avec une situation de désir, et c’est cela même qui est représenté par le symptôme, mais de façon masquée. A ce point, la question essentielle qui se pose est celle des liens du désir insaisissable, énigmatique, avec le symptôme dont il est le masque.

Je cite Lacan: « Le symptôme va dans le sens de la reconnaissance du désir… Cette reconnaissance tend à se faire jour, cherche sa voie, mais ne se manifeste que par la création de ce que nous avons appelé le masque, qui est quelque chose de fermé. » p. 326

Il s’agit bien d’une reconnaissance, mais c’est une reconnaissance que personne ne peut lire : en effet, le désir étant refoulé, personne n’est là pour l’entendre, il n’a pas d’adresse.

Freud en disant à sa patiente « vous êtes amoureuse de votre beau-frère » l’implique trop vite dans cette situation de désir, nous dit Lacan. Il essaye de lui faire dire le désir, de faire tomber le masque du symptôme. Mais c’est impossible, c’est une impasse, car le désir ne se présente que d’une façon voilée.

Quel est l’objet qui intéresse sa patiente ? S’intéresse-t-elle à son beau-frère du point de vue de sa sœur , ou à sa sœur du point de vue de son beau-frère ? Telle est l’identification de l’hystérique qui peut aller dans plusieurs directions en même temps.

Objet d’amour, objet d’identification …

En effet, dans la conquête du désir, le sujet hystérique fait appel à cet arrière plan, le grand Autre, qui consiste à faire subsister l’objet du désir en tant

que distinct et indépendant d’un quelconque besoin. Le désir se présente alors comme une question : le sujet prend appui sur le désir de l’Autre pour créer en quelque sorte un désir, mais au-delà de toute demande.

Ce qui fait dire à Lacan que « le désir de l’hystérique n’est pas désir d’un objet, mais désir d’un désir. » p. 407

2ème partie « le symptôme est dans sa nature jouissance » (citation p. 148 du séminaire X)

Le séminaire « L’angoisse », en 1963, prolonge l’élaboration de la question de l’objet a, que Lacan a déjà amorcée dans les séminaires précédents, surtout le Séminaire IX , «L’identification ».

L’angoisse, un signal dans le moi

Dans « L’angoisse », la définition du symptôme reste dépendante du champ du signifiant, de la métaphore, mais le poids de réel attaché désormais au symptôme se précise de plus en plus.

Freud reste avec l’angoisse dans le champ du moi. L’angoisse est signal dans le moi dont la cause est incertaine. Au chapitre 4, dans son article « Inhibition, Symptôme, Angoisse », à propos de la formation du symptôme phobique, dans le cas du petit Hans, Freud avance une thèse majeure :

Le moteur du refoulement est l’angoisse de castration.

Si dans un premier temps le refoulement était cause d‘angoisse, l’angoisse devient, au temps 2, la cause du refoulement.

La menace en question est de perdre ses organes génitaux, c’est une angoisse devant un danger réel, nous dit Freud.

Lacan avance dans le Séminaire X : l’angoisse n’est pas sans objet. Donc, qu’est-ce-que cet objet de l’angoisse ?

Pour répondre à la question, Lacan va s’appuyer sur ce même texte de Freud, Inhibition, Symptôme, Angoisse. Il propose une sorte de matrice, de tableau à trois étages. Il y positionne, dans une diagonale : en partant du haut, l’inhibition ; au milieu le symptôme ; et l’angoisse en bas à droite.

Il va ensuite remplir les cases vides. A partir de l’inhibition, comme porte d’entrée du tableau, il y a deux axes, l’axe vertical qui est celui du mouvement, et l’axe horizontal qui est l’axe de la difficulté.

L’angoisse se situe au maximum du mouvement et de la difficulté, bordée par l’acting out et le passage à l’acte.

Avant d’enchaîner sur l’acting out et le symptôme, et toujours dans le but de cerner cet objet, Lacan pose une dimension structurale, c’est la notion de la coupure. Il s’agit d’une coupure non pas avec le corps de la mère, mais avec les enveloppes embryonnaires, un objet qui, à l’image des enveloppes, se constitue comme reste, un objet qui se détache dans le rapport du sujet à l’autre.

  • L’origine du sujet (prémisses de la causation du sujet)

Pour illustrer ce rapport essentiel entre l’objet a perdu et l’autre, Lacan évoque les rapports de l’acting out avec le symptôme à partir de deux cas où cette dimension du reste, de l’objet, est présente. Dans les deux cas, l’acting out se présente comme une monstration, une façon de donner à voir à l’autre. Le premier cas se déroule hors de la cure (la jeune homosexuelle) ; le deuxième (l’homme aux cervelles fraîches), se passe dans la cure et donc s’adresse à l’analyste.

La jeune homosexuelle pour commencer : c’est une jeune fille que ses parents adressent à Freud après une tentative de suicide, elle s’est jetée par-dessus le parapet d’un pont. L’attitude de la jeune fille a brusquement changé après qu’un petit frère soit arrivé dans la famille. Son désir inconscient de recevoir un enfant du père est déçu, et c’est dans ce contexte qu’elle va se montrer aux yeux de tous, au bras d’une femme de « petite vertu ».

Dans cette attitude de provocation, elle montre quelque chose qui n’est pas. Ce qu’elle affiche comme objet -la dame-, ce n’est pas ça qui est désirable.

Ce qu’elle veut, c’est un enfant du père, un enfant comme phallus pris dans la dialectique du don et non pas dans un quelconque besoin maternel. Elle se jette par-dessus le parapet du pont après avoir, ce jour-là, croisé le regard courroucé de son père et affronté le mécontentement de la dame qui rompt la relation.

Dans sa chute, Lacan nous dit que la jeune fille s’identifie à l’objet qui tombe, il ne s’agit plus alors de monstration, il s’agit de passage à l’acte.

Le deuxième cas, l’homme aux cervelles fraîches.

C’est une observation d’un psychanalyste, Ernst Kris, qui a en traitement ce patient. Celui-ci se plaint d’une compulsion à plagier, à voler les idées des autres en quelque sorte. Son analyste tente, par des faits objectifs, de lui prouver le contraire. L’analyste va vérifier dans la réalité que la publication de son patient n’est pas un plagiat. «  Non, votre livre n’est pas un plagiat. »

Le patient en convient, mais il avoue plus tard à son analyste une autre compulsion. Après les séances, il lui arrive de chercher, dans les restaurants, l’annonce de son plat préféré : des cervelles fraîches.

Cette conduite est un acting out, nous dit Lacan. C’est un message adressé à l’analyste pour lui faire savoir qu’il est à côté de la plaque. Cette monstration du patient est un appel à l’interprétation de l’analyste. Il aurait fallu faire entendre au patient, non pas qu’il ne vole pas, mais qu’il vole rien.

L’acting out et le symptôme

Ce qui compte, nous dit Lacan, à travers cet exemple, c’est de tenir compte de ce reste, de cet objet réel qui indexe le désir du patient.

L’analogie entre l’acting out et le symptôme, c’est que le symptôme aussi se présente comme ce qu’il n’est pas, comme autre . A la différence de l’acting out, le symptôme n’est pas d’emblée appel à l’Autre, il doit être d’abord constitué dans la cure par le transfert pour qu’il devienne un symptôme au sens analytique. Ce que Lacan extrait à partir de ces deux vignettes cliniques amorce un tournant dans la définition du symptôme. Je cite dans son intégralité la citation de Lacan p. 148 du Séminaire X :

« Dans sa nature, le symptôme n’est pas comme l’acting out appelant l’interprétation, car on l’oublie trop, ce que l’analyse découvre dans le

symptôme, c’est que le symptôme n’est pas appel à l’Autre, n’est pas ce qui montre à l’Autre. Le symptôme dans sa nature est jouissance, ne l’oubliez pas, jouissance fourrée sans doute, Untergebliebene, Befriedigung, il n’a pas besoin de vous comme l’acting out, il se suffit. Il est de l’ordre de ce que je vous ai appris à distinguer du désir comme étant la jouissance, c’est-à-dire que lui va vers la Chose, ayant passé la barrière du bien -référence à mon séminaire sur l’éthique- c’est-à-dire du principe de plaisir, et c’est pourquoi cette jouissance peut se traduire par Unlust … qui signifie en allemand déplaisir. » p. 148

La question qui se pose, c’est comment faire sortir le symptôme de son opacité. Lacan répond que le pas à faire est dans la supposition chez le sujet qu’il y a une cause à ça. C’est par le transfert comme demande qui s’adresse au savoir, celui de l’analyste, que le symptôme pourra se constituer.

Revenons avec Lacan au tableau Inhibition – Symptôme – Angoisse pour approcher la question de l’angoisse, qui fait signe que la cause est là.

Sur le tableau nous avons déjà situé, de part et d’autre de l’angoisse, le passage à l’acte et l’acting out. Lacan ajoute dans l’axe du mouvement verticalement, en dessous de l’inhibition (arrêt du mouvement) l’émotion comme mouvement qui se désagrège et l’émoi, comme chute de la puissance, au même étage que l’angoisse.

Freud situe la cause dans le trauma sexuel ; Il cherche dans la cure de l’homme aux loups une réalité presque « biographique » du fantasme pour étayer la thèse du trauma sexuel à l’origine des névroses. Lacan se sert d’une scène reconstruite dans la cure de l’homme aux loups, pour nous démontrer comment émerge l’objet a. Cette scène est la suivante :

le patient est à peine âgé de deux ans. Au cours d’une sieste, il assiste au coït parental. L’excitation sexuelle se manifeste par la production d’une selle, c’est ce que Lacan appelle « l’émoi anal » de l’homme aux loups.

Dans cette situation, Lacan nous dit que le sujet cède à la situation, non pas dans le sens où il vacillerait, mais dans le sens qu’il cède un bout de lui, un objet. Le moment de l’angoisse est ce moment de cession, de lâchage de l’objet, moment repérable également quand le nouveau-né lâche et reprend le sein de la mère. L’enfant se détache, « il se sèvre » dit Lacan, pour bien montrer que ce

n’est pas de la mère, de cet autre, là, que l’enfant se sépare, mais du sein, une part de lui-même qui lui appartient.

Lacan se sert des différentes formes que prend l’objet dans les symptômes obsessionnels pour éclairer la dialectique entre la demande et le désir. L’objet oral et l’objet anal appartiennent au champ de la demande.

Deux autres objets sont à ajouter à ce mouvement dialectique, l’objet regard et l’objet voix. Ce sont des objets qui témoignent non plus de la demande de l’Autre, mais du désir de l’Autre.

On pourrait dire que le temps de l’angoisse est repéré comme un temps structural qui fait apparaître la fonction de l’objet comme cause du désir et non comme visée du désir.

A quel objet avons-nous à faire pour définir le désir de l’analyste, s’il n’est plus cet objet désirable ?

De quel objet ce désir est-il le nom ?

C’est au seuil de cette question que nous laisse Lacan à la fin du Séminaire X, séminaire où il soulève la question du désir de Freud. Le désir de Freud est interrogé comme désir de l’analyste.

3ème partie Du désir du père au désir de l’analyste

Dans le Séminaire « Le Transfert », Lacan situe ce désir de l’analyste comme la place d’un vide où le sujet peut repérer le signifiant manquant. L’analyste est appelé à n’être rien d’autre que la présence réelle, être « ça qui se tait et qui se tait en ce qu’il manque à être. » Cette conception du désir de l’analyste est solidaire d’un tout symbolique, non troué par la question de l’objet a que Lacan vient de dégager avec le Séminaire « L’angoisse ».

Dans la leçon unique des « Noms du Père » se dessine le fait que le père ne peut plus se cantonner dans le seul registre symbolique. La jouissance

primordiale, mythique, accordée au père vient recouvrir justement ce qu’il en est de son désir.

Lacan a levé le voile sur le désir de Freud.

Suite à cette unique leçon, Lacan sera excommunié. Il commencera le Séminaire XI en Janvier 1964 où il se donne pour tâche de revenir aux concepts fondamentaux.

La réalité sexuelle de l’inconscient

Dans ce Séminaire, Lacan pose des jalons qu’il déploiera au fur et à mesure des séminaires ultérieurs. J’en retiens deux concernant le désir de l’analyste.

Anna O., la patiente de Breuer, présente dans le cours du traitement les symptômes d’une grossesse nerveuse. Lacan interprète ce symptôme comme la manifestation du désir de l’Autre, à savoir du psychanalyste. Le symptôme de la patiente fait signe de la réalité sexuelle présente au cœur de l’inconscient. Je cite Lacan : « … c’est dans le transfert que nous devons voir s’inscrire le poids de la réalité sexuelle. » p. 142

Lacan propose une figure topologique, celle du huit intérieur, pour situer la place où doit venir le désir de l’analyste pour séparer le I de l’idéal du petit a.

Cette réalité sexuelle se manifeste au fur et à mesure du processus analytique à travers la demande du patient. Cette demande se répète car le sujet cherche à faire passer, par le biais de la demande, ce qui serait l’objet de son désir, désir par définition inarticulable car il ne répond à aucun besoin. La figure u huit intérieur répond à l’exigence de sortir le désir de l’analyste du désir de l’Autre. Dans ce circuit infini de la demande, il y faut une opération qui revient à l’analyste : maintenir l’écart entre le grand I de l’idéal et l’objet a.

« Obtenir la différence absolue »

Lacan reprend cette figure du huit intérieur dans la dernière leçon du Séminaire XI et la complexifie. Au circuit de la demande et du désir qui se recoupe, il ajoute le point du transfert et une ligne d’intersection comme étant une identification.

Je laisse de côté la construction en tant que telle du huit intérieur.

Je retiens ce que Lacan évoque de la différence absolue : « Le désir de l’analyste n’est pas un désir pur. C’est un désir d’obtenir la différence absolue, celle qui intervient quand, confronté au signifiant primordial, le sujet vient pour la première fois en position de s’y assujettir. Là seulement peut surgir la signification d’un amour sans limite, parce qu’il est hors des limites de la loi, où seulement il peut vivre. » p. 248

Le désir de l’analyste comme désir d’obtenir la différence absolue est une définition qui va à contrario de ce que promet l’identification. Si le sujet ne peut pas faire autrement que de s’identifier, cette identification le divise. D’un côté il y a ce que le sujet veut être pour l’autre, sur son versant aimable, mais ça laisse d’un autre côté la part de jouissance, part de réel, inassimilable par le processus de l’identification.

CONCLUSION

Je voudrais conclure par deux conséquences majeures au regard de ce tournant dans le mouvement analytique.

Une conséquence dans la cure

En réponse à cette impasse de l’identification, Lacan va partir de ce qu’il appelle le trait unaire, forme d’identification à un trait. Le Un à entendre non pas comme le un de la totalité, mais comme altérité radicale. C’est ce qu’il dégagera dix ans plus tard comme critère de fin de cure avec l’identification au symptôme.

Une conséquence institutionnelle

Après le Séminaire XI, Lacan fonde son Ecole, l’Ecole Freudienne de Paris. Il invente la passe et les cartels. La passe comme dispositif à plusieurs tente de cerner le passage de l’analysant à l’analyste en excluant de la procédure l’analyste du patient.

La passe donne la possibilité de témoigner de sa relation à la psychanalyse. La transmission de la psychanalyse est alors à la charge de chacun.

Marianne LATEULE le 12 mai 2018

Tag:Clinique, Rencontres du Pari à Toulouse, Symptôme, Théorie

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