Bordeaux Cercle Lecture&Clinique 2024 l’Éthique de la psychanalyse

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Poursuivre notre lecture de L’Éthique de la psychanalyse s’impose face au déchaînement du discours capitaliste qui tente d’éradiquer toute forme de résistance au formatage du désir de chacun selon la valeur marchande et spéculative de toute chose, sans se préoccuper de savoir si elle est digne d’être désirée, s’il est désirable qu’on la désire. La pratique psychanalytique peut-elle y participer à cette résistance et contrer la visée hégémonique de ce discours pervertissant ? Oui, mais appuyée sur son éthique, propre à dévaloriser la jouissance mortifère pour replacer le désir au cœur de tout projet.

Nous progressons dans le texte et parvenons au point de répondre au pourquoi la douleur serait corrélative à l’acte éthique ?

C’est en regard de L’Uberschätzung, survalorisation de l’objet, ou sublimation de l’objet que se formule un début de réponse. La sublimation concerne la pulsion, c’est une déviation par rapport à son but. L’espace pulsionnel (créé par leurs circuits bouclés sur leurs sources) est coextensif à la zone d’exclusion de Das Ding qu’il faut distinguer de l’objet cause (a). La sublimation selon Lacan, n’est pas seulement une désexualisation du but mais plus fondamentalement le processus qui élève un objet à la dignité de la Chose. En d’autres termes, la sublimation présentifie la Chose dans la culture.

L’élaboration sur la sublimation se poursuit sur cette particularité où la sublimation excessive de l’objet se révèle perversion. Sublimation et perversion seraient donc dans un rapport certain au désir ? Pour avancer sur ces questions, Lacan va mettre la Philosophie dans le boudoir de Sade en regard de la Critique de la raison pratique de Kant et énoncer sa thèse : la loi morale, le commandement moral, présentifie le réel dans notre activité structurée par le symbolique. La loi morale s’affirme contre le plaisir. Or que reste-il au-delà du plaisir ? La jouissance voire la douleur.

Examinant le champ de l’Art pour mieux saisir son rapport à la sublimation, Lacan nous invite cette fois, à reconsidérer cet objet dit d’anamorphose, extrêmement répandu dans l’histoire de la peinture. Passerelle en quelque sorte, pour introduire au cœur de son séminaire cette géniale invention littéraire de « l’amour courtois » qui fait émerger une version littérale de la Chose sous la figure énigmatique de la Dame inaccessible.

Nous poursuivrons ce 8 janvier par la lecture de la séance du 10 février 1960 du séminaire L’éthique de la psychanalyse.

Nos rencontres incluent en alternance :

• Une lecture littérale du séminaire VII, un dépliage précis du texte et la consultation des références bibliographiques données par l’auteur au cours de son séminaire.
• Une construction de cas.

Notre intérêt se porte sur   la clinique actuelle « vivante ». Chaque participant est invité à proposer une problématique clinique, pour une élaboration collective et construction de cas, sans se substituer à un contrôle.

Nos lectures sont riches de cas de références propres à nous mettre également au travail.

Ainsi, lectures et témoignages de chacun contribuent à enrichir nos échanges.

Lieu :  au local CLAA, 3 rue des Bénédictines 33800 Bordeaux et pour ceux et celles qui ne sont pas sur Bordeaux la connexion ZOOM est possible. Pour être connecté, contacter briolais.florence@orange.fr Tel : 0682039755

Dates et Heures : Lundi soir 20h15 à 22h, rencontres bi-mensuelles, lieu ouvert, présence régulière souhaitée.

Calendrier 2024 : 08/01/24 (Lecture), 22/01/ (L), 05/02, (C), 04/03 (L), 18/03 (L), 08/04 (C), 29/04 (L), 13/ 05 (L), 27/05 (C), 10/06 (L), 24/06 (scansion).