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Des hommes, des femmes, l’amour

Auteur: DIAZ Carole

Des hommes, des femmes, l’amour

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Carole Diaz, les choses de l’amour  à Toulouse le 10 octobre 2020

Oui, mais…

Mon travail débute sur une terrasse de café parisienne en compagnie de mon collègue et ami Rémi Brassié. Nous parlions de la fin de l’analyse, de la solitude rencontrée alors, de la jouissance autre, des hommes, des femmes. Rémi me dit : « oui, mais… ». Un mais qui me mis au travail. Je voulais m’en expliquer. Puis j’envoyais mon argument en vu de cet exposé à Fabienne Guillen. Elle me répondit : « oui, mais… ». Je repris à partir de ce mais. J’avais trouvé quelque chose. Des mais qui jamais ne permettent la fermeture. Cela reste ainsi toujours ouvert. D’ailleurs n’est-ce pas ce qu’on devrait attendre d’un analyste et d’un collectif d’analyste ? Cet effet de mise au travail permanent et ce qu’il produit sur l’analyste me semble indispensable car il empêche toute fixation ou fermeture du côté du sens. Joyce voulait nous laisser 300 ans de travail, peut-être y est-il parvenu, Lacan lui nous en laisse pour une vie (je vous renvoie au séminaire 16 L’acte psychanalytique). Non pas que l’on comprenne ou sache un jour, mais dans le sens de ce qui a toujours à rester ouvert, et je crois que c’est ce que l’on doit à un analysant si l’on se veut occuper la place de l’analyste.

Alors qu’elle est cette ouverture ? De quoi cela parle-t-il ? Et quel rapport avec mon propos aujourd’hui ?

Il y a cette très jolie chanson de Jean-Loup Dabadie interprétée par Gabin intitulée : Je sais. « A vingt ans je disais : je sais, je sais. A 30, je disais : je sais, je sais. J’arrive à la fin de ma vie et je sais. Je sais qu’on ne sait jamais ». Alors que ne sait-on jamais ? Cette chanson illustre le trajet d’une cure analytique. L’analysant tout du long croit saisir ce S2 qui toujours lui échappe, jusqu’à ce moment où il accède à un savoir qu’est l’insu, sa division, une ouverture. Car en effet, cela reste ouvert, il n’y a plus de prise au fantasme, qui bien sur ne disparaît pas, on ne guérit pas de sa structure, mais il n’y a plus alors qu’un semblant dont on n’est plus dupe, on sait que l’objet est perdu.

J’ai intitulé mon propos : Des hommes, des femmes, l’amour. J’y ai mis des virgules pour les séparer. Des hommes aiment. Des femmes aiment. Je mets un point. Il n’y a pas de rapport sexuel. En effet, dans un duo amoureux on est toujours trois, le troisième étant l’objet a. C’est ce drame humain qui pousse l’analysant vers l’analyse, ce « il n’y a pas de rapport sexuel ». Il ne peut y en avoir en raison de cet objet et du fait du fantasme que chacun projette sur l’autre ce qui produit un éternel ratage au sens du fantasme de complétude du névrosé. L’analysant veut croire que cet objet serait saisissable et qu’un autre pourrait l’incarner afin de faire rapport. Ce que l’analysant aime, c’est l’objet, l’objet alors que représente le petit autre, et on parle alors d’amour objectal.

Ma question réside essentiellement autour de ce qu’il en est de l’amour à la fin d’une analyse ? De l’amour lorsqu’il est sans objet. De ce que l’un est alors pour l’autre ? De ce qu’il en est de la solitude rencontrée en fin de cure lorsque l’amour est là ?

1 / Il n’y a pas de rapport sexuel, mais une femme peut faire symptôme pour un homme.

« Du sexuel ne fonde en rien quelque rapport que ce soit »[1] nous dit Lacan dans le Sinthome. En effet, qu’il y ait jouissance sexuelle ne dit pas pour autant qu’il y a rapport sexuel. Alors pourquoi relève-t-il de l’impossible ce rapport ? Et bien, car les partenaires se rencontrent sur du semblant. Il n’y a qu’un signifiant : celui du manque, le petit phi de la castration imaginaire, écrit alors moins phi, il manque, puis le grand phi symbolique signifiant de la jouissance phallique, de il n’y a pas de rapport sexuel, et il n’existe pas de signifiant de la femme, mais uniquement Phi. Pour m’en expliquer, je suivrais le fil du Séminaire XVIII, D’un discours qui ne serait pas du semblant. Chacun est soumis au signifiant du phallus quelque soit son sexe. Le signifiant Phi est au principe du semblant, et ce semblant, c’est se donner la fonction première de vérité, et ce qui fait trou dans le semblant, c’est le réel. Il y a un impossible et c’est le réel. Le champ de la vérité se distingue du réel, quelque chose résiste qui est conséquence du discours et c’est à ce point que se loge le fantasme. On le voit assez clairement au bas du discours du maître : en place de vérité S barré, en place de produit l’objet a et entre les deux, les deux barres de l’impossible, mais aussi le poinçon du fantasme. La résolution de la fin de l’analyse par l’analysant se faisant au moment où il attrape et retourne l’objet en place de semblant poinçon S barré, sur l’impossible rapport S2 et S1 en bas, S2 en place de vérité.

Revenons sur notre rapport, homme/femme. Hommes et femmes sont tous pareils dans le rapport au phallus, à savoir tous soumis à la castration, ils accèdent à une jouissance sexuelle. Lacan nous dit que ce qui définit un homme c’est son rapport à la femme. Il parle de FAIRE L’HOMME, c’est-à-dire faire signe à la fille qu’on l’est et donc se placer dans la dimension du semblant, car c’est là une parade en vue d’une copulation sexuelle. L’identification sexuelle, ce n’est pas se croire homme ou femme, mais penser qu’il y a des hommes pour des femmes et des femmes pour des hommes. Pour les hommes, les femmes C’EST LE PHALLUS et c’est ce qui les châtre, car elles ne le sont pas, et pour les femmes, l’homme NE L’A PAS et c’est ce qui les châtre, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent l’obtenir par eux puisqu’ils ne l’ont pas et qu’elles ne trouvent que le pénis. On voit bien à ce stade, que c’est ce phallus qui permet le lien et en même temps, signe l’impossible entre les deux partenaires et que cela s’appuie sur du semblant. Car ce n’est qu’au prix du semblant que quelque chose est possible du côté d’une jouissance à deux.

Lacan pousse plus loin encore en nous disant que si une femme est un phallus pour un homme, elle fait alors équivaloir jouissance et semblant. Je cite : « Le phallus c’est l’organe, en tant qu’il e-s-t, il s’agit de l’être, en tant qu’il est la jouissance féminine »[2]. Cette jouissance est donc phallique, et si une femme l’est et que l’autre l’a, découle leur incompatibilité. Le phallus n’introduit pas mâle ou femelle, mais l’être ou l’avoir et le rapport des deux à ce signifiant ainsi que leur jouissance phallique. Reprenons cette femme qui fait équivaloir jouissance et semblant. Si elle est phallus pour un homme, elle sait que c’est du semblant, et c’est ce qui fait dire à Lacan que « l’inconscient c’est l’horreur de la vérité », c’est-à-dire, il n’y a pas de rapport sexuel, et que « la femme est la vérité d’un homme », d’où il invite, pour connaître ce dernier à chercher sa femme ! Et d’ailleurs c’est précisément dans ce qu’elle pointe d’une vérité, c’est-à-dire qu’elle est semblant, qu’un homme ne peut que se distancer devant cet insupportable vérité. Nous nous retrouvons là avec « le Madame dit et Monsieur fuit », ritournelle de nos analysants, voués à se rater éternellement. Et heureusement, car s’ils se trouvaient, ce serait au prix qu’un des deux ne soit plus en position de semblant mais d’objet a et ce serait la mort qu’ils rencontreraient. Car ce signifiant phallique est ce qui pointe l’absence et pare au réel en quelque sorte. Notre vérité est donc le faux absolu, un faux auquel on peut se référer en tant que tel, le phallus, il n’y a pas de rapport sexuel. Ce qui implique par conséquent un rapport homme/femme faussé qui, nous dit Lacan « laisse à désirer », car c’est là que se loge le désir des partenaires.

Alors qu’en est-il du Faire symptôme ? Lacan parle d’une femme comme pouvant faire symptôme pour un homme. Sur ce non-rapport, vient se loger un fantasme. C’est par le biais de ce fantasme que se tisse le lien entre deux. Ils se rencontrent, car c’est une rencontre de l’ordre de l’inconscient pour chacun. Afin de répondre à ce qu’il en est de l’impossible, le sujet se construit un fantasme devant l’impasse sexuelle. Il faut qu’une femme s’intéresse au phallus, et pour s’y intéresser elle ne peut passer que par un homme, qu’il y en ait au moins un, ce qui équivaut à un refus de castration. Il en existerait un qui s’excepterait à la fonction phallique, et il n’existe pas. C’est à ce point qu’elle doit consentir à quelque chose, même si elle sait que c’est du semblant dont il retourne. Or l’hystérique feint d’être détenteur du semblant au-moins-un. C’est-à-dire qu’il, elle, veut croire qu’il en existe un qui serait un homme, incarne ainsi l’amour de la vérité nous dit Lacan, et meuble ainsi la béance du rapport sexuel en tant qu’impossible. Ce qui souligne que l’hystérique n’est pas une femme. D’où l’idée que consentir à faire symptôme serait accepter d’être en semblant de phallus pour un qui ne l’a pas, et de bien vouloir jouer à son fantasme.

Reprenons sur ce : il n’existe pas de x, non phi de x, c’est-à-dire, tous soumis à la castration, ou pour tout x.phi de x. Chacun a donc un pied dans la gauche du tableau de la sexuation. La femme n’existe pas, car il n’y a pas d’ensemble de toutes les femmes, pas de signifiant à cet endroit, donc pas toutes. C’est ce qui s’apparente à la rencontre de S (A barré) à la fin de l’analyse, et laisse le sujet, homme ou femme, féminisé. C’est-à-dire qu’il a alors l’autre pied dans la droite du tableau, côté femme, et dès lors le trou reste béant.

Ce qu’il faut avoir à l’esprit pour la suite de mon exposé, c’est que le signifiant grand phi de la jouissance du non-rapport signe un impossible posé par le nom-du-père, qui est en somme une garantie de trou qui pare à l’inceste au sens de la Chose.

 2/Il y a rapport sexuel quand il n’y a pas équivalence

Lacan nous dit dans son séminaire Le Sinthome, que l’hystérique est la dernière réalité perceptible sur ce qu’il en est du rapport sexuel. Que Freud en a appris le b.a.b.a, mais il se demande « Was will DAS weib ? ». Freud a bien découvert la bisexualité inconsciente (Trois essais sur la théorie sexuelle), toutefois ce qu’il ne vit pas c’est la fonction du phallus[3]. Il n’y a pas de DAS, mais EIN. Pas LA, ou LES mais UNE. Lacan chemine avec Joyce et le père carrent. Il se veut THE artist, mais il est UN artiste. Ainsi enraciné dans son père carrent et le reniant Joyce se fait un symptôme. Lacan parle du symptôme fait de la carence propre du rapport sexuel.  Car le réel, qui exclu le sens, se fonde d’être exclu (c’est ce que je posais plus haut comme grand phi découlant du nom-du-père comme garantie du trou). C’est un savoir y faire avec le trou et faire exister le trou[4]. C’est là le savoir faire de Joyce. Cette carence du père de Joyce prend forme. Cette forme, c’est ce qui le noue à Nora. Il écrit Les exilés qui exprime le non-rapport. Ainsi il tient « une femme entre autres » pour sa femme et entre autres, c’est celle qui a rapport avec n’importe quel homme. Il devient ainsi un homme, c’est tout. Ces lettres à Nora montrent un drôle de rapport sexuel : à savoir, vêtir la main droite avec le gant de la main gauche retourné et le bouton à l’intérieur. Je cite Lacan : « … le gant retourné c’est Nora. C’est sa façon à lui de considérer qu’elle lui va comme un gant »[5]. … « pour Joyce il n’y a qu’une femme. Elle est toujours sur le même modèle, et il s’en gante avec la plus vive des répugnances. Ce n’est que … – par la plus grande des dépréciations qu’il fait de Nora une femme élue » et plus loin : « ELLE NE LUI SERT ABSOLUMENT A RIEN »[6]. Que veut-il dire de ce rien ? Il explique que cela réside dans le bouton du gant, le clitoris, le point noir. J’oserai un donc le féminin.

Venons-en au fait : IL Y A RAPPORT QUAND IL N’Y A PAS EQUIVALENCE. Dans le chapitre 7 du séminaire XXIII, Lacan nous dit que lorsqu’il y a équivalence, il n’y a pas rapport, je cite : « … aussi bien dans un sexe que dans dans l’autre il y a eu ratage, ratage du nœud, il est clair que le résultat est ceci : que les deux sexes sont équivalents »[7]. Et c’est là le nœud de ma question. Ce n’est pas une affaire de sexe, ni de genre (masculin, féminin), mais de choix de jouissance, ou de sexualité psychique au sens de position dans le tableau de la sexuation. Car si la faute est réparée par l’un d’eux, ils ne sont plus équivalents, c’est-à-dire tous deux du côté gauche du tableau à savoir, du côté de la jouissance phallique, côté homme. Je cite Lacan : « C’est dans la mesure où il y a sinthome qu’il n’y a pas équivalence sexuelle, c’est-à-dire QU’IL Y A RAPPORT », « Il y a donc à la fois rapport sexuel et pas rapport », ou encore, il dit qu’il y a rapport quand « … c’est du sinthome qu’est supporté l’autre sexe », et « Je me suis permis de dire que le sinthome c’est très précisément le sexe auquel je n’appartiens pas, c’est à dire une femme »[8]. Cela est valable pour les deux sexes. D’où en découle une question : si une femme, comme Nora pour Joyce « est sinthome », l’inverse est-il vrai ? Je cite Lacan : « Si une femme est un sinthome pour un homme, il est tout à fait clair qu’il y a besoin de trouver un autre nom pour ce qu’il en est de l’homme pour une femme, puisque justement le sinthome se caractérise de la non équivalence »[9]. Toutefois cela dit qu’il y a rapport quand il n’y a pas rapport pour les deux sexes, Lacan : « S’il n’y a pas d’équivalence, c’est la seule chose, c’est le seul réduit où se supporte ce qu’on appelle chez le parlêtre, chez l’être humain, le rapport sexuel »[10]. Et, nous dit-il « ce rapport se lie dans le lien étroit du sinthome au réel ». Donc, l’un jouit phalliquement, l’autre non, un des deux vient faire exister le trou comme ouvert, comme Nora et son bouton. « Ce qu’est une femme pas toute ici, de n’être pas saisie, de rester à Joyce nommément ETRANGERE, de n’avoir pas de sens pour lui. Une femme, du reste, a-t-elle jamais un sens pour l’homme »[11]. Et je répète, cette question est valable pour les deux sexes puisque ce n’est pas une affaire de sexe.

A la fin de l’analyse, l’analysant se fait un nom. Il se passe du père à condition de s’en servir. Il se défait de l’aliénation à l’Autre. L’Autre c’est toujours la faille du symbolique et le symptôme ne peut donc pas être compris par le savoir S2. A réparer le nœud à trois, qui, lui, tient par le fantasme, par le nœud à 4, donc par le sinthome, le nom que se fait l’analysant répare la « faute originelle » et la jouissance du trou en quelque sorte. Je cite Christian Fierens : « Le sujet S1 comme faute originelle, exige le travail de réparation de la faute par l’artiste, l’artisan S2 »[12]. La carence du père est ce qui conditionne le nœud borroméen, Joyce se répare à l’endroit du lapsus, c’est-à-dire, à l’endroit même où opère la carence du père. Donc tous les analysants, quelque soit leur structure, sont des artistes au sens de leur invention, de leur création à l’endroit de la réparation.

Ce n’est pas une question de différence des sexes mais d’identité structurelle (tous phalliques) dans la relation, dans le sens où ils ne peuvent réparer la faute  et qu’ils sont donc aux prises avec le fantasme et le rapport sujet/objet et ce réciproquement. Tous deux sont à gauche du tableau de la sexuation donc côté masculin dans un même rapport au phallus et à l’objet, où l’un est toujours l’objet de l’autre. Ce « même » structurel, ce même rapport à l’objet rendant impossible une forme de complétude (on est toujours trois). Or, si la faute est réparée par un des deux, qui qu’il soit, l’homme ou la femme, donc via le sinthome qui vient poser la différence radicale du sujet, les deux sexes ne sont plus équivalents, au sens de : un se situe à gauche du tableau (tous concernés par la fonction phallique) et le second à droite (pas-tous le sont, car la femme n’est pas-toute), donc il n’y a plus d’universalisation,  et c’est là qu’il y aurait possible rapport sexuel au sens d’un « emboîtement », une sorte de complétude par non équivalence, sans objet car définitivement chu, et un trou laissé ouvert par le sinthome. Je cite Christian Fierens au sujet de Nora et James: « Elle intervient comme sinthome de Joyce et il n’y a aucune équivalence entre James et Nora »[13]. Donc dans le meilleur des cas, une femme peut se défaire de ce qu’un homme ferait pour elle « ravage » comme le dit Lacan. Et là je lis Christian Fierens : « Cette structure, où l’un est un sinthome et l’autre une affliction, un ravage ou tout autre chose, pourvu qu’il ne soit pas l’équivalent du sinthome, ne dépend pas du sexe anatomique, bien entendu. Il n’est donc pas impossible que certains hommes puissent être le sinthome réparateur d’une personnalité femme »[14].

Si on se place du côté de la jouissance donc, il y en aurait deux types à la fin de l’analyse, à gauche, phallique, à droite féminine. On pourrait donc parler de rapport entre deux partenaires qu’ils soient homme/femme, homme/homme ou femme/femme car cela n’a rien avoir avec le sexe anatomique mais bien avec la position que chacun peut prendre au regard de la sexuation, à savoir les deux pieds à gauche du tableau ou un pied dans chacun des côtés.

POUR CONCLURE ET OUVRIR

Dans le cas de tous deux jouissent du Phallus, une femme peut faire symptôme pour un homme mais c’est au prix de consentir au semblant. Dans le cas du sinthome de fin d’analyse, les partenaires ne sont plus équivalents et il peut y avoir rapport, l’un venant féminiser l’autre.

Toutefois, si l’on reprend l’idée de Nora et du trou qu’elle vient laisser ouvert pour Joyce, qu’en est-il d’elle ? Elle ne lui sert à rien tout en lui étant indispensable. C’est tout de même une drôle de satisfaction. Cela ne met-il pas en avant également ce qu’il en est de la solitude radicale rencontrée en fin d’analyse ? Il y a peut-être là une désidéalisation de ce que serait être sinthome pour l’autre, ou aimé via le sinthome, car cela ne traite sans doute pas la solitude radicale du sujet qui est on ne peut plus prégnante à la fin de l’analyse puisque c’est par là même qu’elle se termine, à savoir en S de A barré.

Reste peut-être la jouissance Autre qui ne nécessite pas l’autre. Elle s’éprouve seul ou seule. N’est ce pas là une belle façon de pouvoir supporter cette solitude radicale d’il n’y a pas d’A de l’A ? On est seul.

Je cite Catherine Millot au sujet d’un de ses rêves qu’elle commente: «  La douleur pure et le pur amour se rejoignaient dans ce rêve. Il parlait d’un autre amour que celui dont j’avais connu les ravages, d’un amour dont on peut être sûr, même dans la mort, un amour qui ne peut être enlevé, qui perdure au-delà de la perte, et trouve parfois son assomption dans le deuil. Il me faisait un signe de paix. Cet amour, dont le rêve me rappelait ainsi qu’il m’avait été donné, peut-être faisait-il aujourd’hui le sol de ma solitude heureuse»[15]. C’est à l’endroit même de la perte qu’elle trouve l’amour. Un amour pérenne, large qui emplit. Plus loin elle dit : « La solitude rêvée est une solitude entourée, comme une île est entourée d’eau »[16]. Seule mais pas sans aimer et pas sans petits autres…

Pour conclure du côté de mon « Oui, mais… », qui serait alors ce trou garanti par le sinthome, toujours ouvert. Et l’amour de fin ? Peut-être un amour plus large au sens de l’altérité, pouvant choisir « un parmi d’autres », pas n’importe lesquels, oui mais, non sans solitude, et quand même quelle belle jouissance tranquillisée, ça Catherine Millot le dit bien mieux que moi.


notes:

[1] J. Lacan, Séminaire XXIII, Le sinthome, Version Patrick Valas, p 62

[2] J. Lacan, D’un discours qui ne serait pas du semblant, leçon du 17/02/71

[3] J. Lacan, l’Etourdit

[4] J. Lacan, Le sinthome, chapitre 3.

[5] Ibid, version Patrick Valas, p 119

[6] Ibid

[7] Ibid, p 139

[8] Ibid, p 141

[9] Ibid

[10] Ibid

[11] Ibid, p 158

[12] Christian Fierens, Lecture du sinthome, édition Erès 2018, p 91

[13] Christian Fierens, Lecture du sinthome,éditions Erès 2018, p 278

[14] Ibid, p 280

[15] Catherine Millot, O solitude, édition folio 2011, p 16 et 17

[16] Ibid, p 105

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